L'épopée des Comtes [contexte]

... Dans un royaume pas si lointain que ça, un royaume du nord que l'on nomme communément Angleterre, un roi, le preux Richard Coeur de Lion. En ce temps (pas si ancien que ça), l'Angleterre ne vivait pas trop mal. Richard n'était peut-être pas un roi désigné pour l'administratif, plutôt pour les conquêtes, les joutes et les combats, mais il était parvenu à s'entourer d'un corps administratif et de parlementaires capables de le seconder de manière efficace. L'union du roi et de ses conseillers donnait un résultat si pas brillant, du moins reluisant. Oh bien entendu, tout était loin d'être parfait, mais il n'y avait guère à se plaindre. Le serf était toujours inférieur au seigneur, était toujours plus ou moins grevé de travail et de dettes. Le prêtre priait toujours, et le seigneur guerroyait toujours. La maladie frappait surtout les plus pauvres ou les plus amoindris, mais la mort ramenait le commun des mortels sur le même piédestal lorsqu'il était temps pour elle de faucher quelques têtes par ci par là...

Malheureusement, cette accalmie ne fut que passagère dans la vie du bon petit peuple Anglais : le Roi, pieux chrétien, quitta l'Angleterre suivi d'une partie de ses bannerets et de ses vassaux, ainsi que de toute une armée de chevaliers et de divers gens d'armes, pour aller guerroyer en Terre Sainte afin de délivrer le tombeau du Christ. La délivrance ? Il y trouva surtout la prison, en vérité : il fut pris en otage par le roi ottoman, et y est toujours, malgré les agissements en sa faveur de Robin de Sherwood et de ses compagnons.

Car oui, il ne fallait pas croire que l'Angleterre allait rester sans roi longtemps ! A peine son royal frère parti, le prince Jean s'empara de la couronne, et l'enfer commença... pour ne pas se finir de sitôt : Jean, cruel prince chrétien, imposa sa politique sur le petit peuple, n'hésitant pas à multiplier les dettes, et à encourager, entre une partie de chasse et un examen de la trésorerie, les prêtres farouchement opposés aux sorciers ! Alors que les deux peuples subsistaient ensemble vaille que vaille depuis des siècles, la paix menaça de se rompre. La guerre semblait imminente. Des sorciers, des moldus accusés de sorcellerie, finirent condamnés au bûcher ou à la pendaison. Ceux qui eurent droit à la première option purent s'en sortir grâce au sortilège de Gèle-flamme, mais les autres n'eurent d'autre choix que de mourir. Pour son malheur, l'Inquisition décida de brûler certaine jeune dame accusée de sorcellerie... Et suite à ce meurtre, meurtre d'une femme influente fiancée à un noble seigneur, le monde sorcier se souleva.

Cerrydwen Burnley, la morte, était la fiancée de Cadmus Peverell. Arrêtée par les moldus, jugée sans justice, puis pendue avant d'être jetée tout bonnement dans les flammes, elle n'eut pas l'occasion de se défendre, aussi sorcière fut-elle. Suite à cela, les hostilités sorcières ne cessèrent d'aller croissant : des révoltes de la famille ou de l'amant de la morte au soulèvement général, il n'y avait qu'un seul pas. Pas rapidement franchi, d'ailleurs, par certain seigneur du Gloucestershire, Demonius Graymes qui ruminait vengeance pour d'autres actes du même acabit perpétrés contre sa propre soeur Célimène, morte vingt ans plus tôt. Demonius Graymes était âgé de cinquante ans, et suffisamment averti pour mener à bien une révolution dans le feu et le sang. Son grand âge l'ayant privé de batailles depuis pas mal de temps, le comte de Gloucester et sa famille commencèrent à mettre en pratique leur complot ourdi depuis si longtemps déjà...

Demonius Graymes maria alors sa jeune fille Ilona à l'un des magiciens réputés de l'époque, Astreus Prince. Les deux hommes commencèrent à recruter, parmi leurs bannerets comme parmi les autres sorciers, des adeptes des arts sombres et d'autres techniques douteuses afin de mettre sur pied l'accomplissement leur soif de vengeance. Ils étaient bien aidés ! Demonius Graymes possédait un certain contrôle sur les derniers démons subistants en Angleterre, et Astreus possédait, de par sa naissance, le pouvoir sur le dernier clan vampirique restant dans les contrées du pays. La victoire leur semblait alors acquise : qu'étaient quelques maigres moldus, face à cette horde sauvage ? Bernique, qui pourrait bien leur résister ? Une armée de chevalier, face à leurs baguettes ? Foutaises !

Néanmoins... il serait un peu trop tendancieux, un peu trop facile, de parler si rapidement. Au vu de la montée des deux Comtes des Ténèbres, si vite rejoints par le petit peuple sorcier en colère et ne vivant que par la haine, certains sorciers jugèrent nécessaire de s'opposer à la menace constante qu'étaient devenus ces deux messieurs, et fondèrent alors leur propre mouvement. Un mouvement plaidant pour la paix entre les deux peuples... Ces instigateurs étaient tout d'abord Gregory de Loran, assisté d'Aloys Westhill, d'Orpheus Darcy et d'Ignotus Peverell. Ils furent bientôt rejoints par les Shrewsbury, et quelques autres familles influentes. Gregory et Aloys travaillant au Cadastre, il fut rapidement décidé que celui-ci deviendrait une sorte de quartier général, avec l'hostellerie du Marais que possédait l'une des membres du Cadastre. Et la résistance commença... Plus douce, en tout cas, que la rébellion des comtes, qui mettait parfois quelques abbayes à sac, mais aussi moins efficace. Ralliés par les centaures voulant lutter pour leur liberté (liberté que ne leur accorderait pas les comtes), le Cadastre tente plus ou moins de maintenir la paix, une paix fragile et ténue, entre les deux clans.

Une paix qui se lézarde de plus en plus, au fur et à mesure que les agissements, aussi bien moldus que sorciers, se montrent hostiles.

Dans ce monde, il en semble plus guère y avoir de chance de retrouver la paix... la haine monte, atteignant sans cesse des sommets plus élevés. Et dans cette parfaite apocalypse, quelques uns ayant eu assez de sagesse pour conserver leur neutralité luttent pour parvenir à éviter les pièges, tandis que d'autres tentent vaille que vaille de payer la rançon de leur roi, au nez et à la barbe du cruel Prince Jean Sans Terre...

Et vous, que choisirez-vous ?